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Page:Boucher de Perthes - Voyage à Aix-Savoie, Turin, Milan, retour par la Suisse.djvu/7

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Discrètement sous le bocage,
Devant Pâris et sans atours,
Mirent leurs charmes au concours,
La chose encore était nouvelle :
Mais grande était l’invention
Seulement où s’accomplit-elle ?
Telle était donc la question
Quand Pâris, jugeant la querelle,
Termina la discussion :
C’est sur l’Ida, près d’Ilion,
Qu’eut lieu cette fête si belle
Qui fut, sur une moindre échelle,
La première exposition
Qui précéda l’universelle.

Lorsqu’en 1833 j’ai proposé cette exposition à Paris, sur la place de la Concorde, je n’étais donc qu’un plagiaire :

Je n’ai fait que donner l’éveil.
Ô Mercure à toi la louange
Et la médaille de vermeil !
À toi seul, marchand sans pareil,
On doit le crédit et le change ;
Et c’est encor sur ton conseil,
Du bon sens hâtant le réveil,
Que j’ai prêché le libre échange,
Rien de nouveau sous le soleil.

D’Amiens à Paris, je trouve une compagnie moins bruyante : c’est un chef de section du chemin du Nord, M. Sylvain C**, causeur aimable ; deux dames âgées, mais fort gracieuses ; une jeune fille assez jolie, qui probablement voyage pour la première fois, car tout paraît l’inquiéter et la surprendre ; enfin un gros homme ronflant dans un coin.

À Clermont, le chef de section nous quitte ; les deux dames descendent à la station suivante ; il ne reste avec moi que l’homme ronflant et la belle effarée qui