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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/131

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saccage de pont-croix (1597)

combustibles, un peu partout, le long du chemin, dans la ville, quelques habitants furent asphyxiés dans les escaliers de la tour. À trois reprises différentes, La Fontenelle cria « Lavillerouaut, viens traiter avec moi de la vie des braves qui sont sous tes ordres.

Un homme descend enfin porteur d’un message… après quelques pourparlers bien brefs, il fut convenu « que le gouverneur, sa femme, messire Cosquer, etc, etc, sortiraient avec vie sauve, et seraient conduits hors de tout danger… ce fut solennellement que La Fontenelle confirma.

Le premier, le gouverneur descendit, suivi de tous les autres. Lavillerouaut s’inclina fièrement devant Guy Éder… mais celui-ci violait déjà le traité en ordonnant le pillage.

Ne me remercie pas encore dit ironiquement. La Fontenelle, tu peux te préparer à mourir… mes hommes, tu les as fait pendre sommairement, le sang veut du sang, c’est l’évangile du baron de l’ile Tristan… et puis n’êtes vous pas tous pour le Béarnais, huguenot quand-même.

Messire Jean Cosquer atterré, prononce le mot… parjure. Quand à vous prêtre, ne vous moquez pas, et commencez si vous le voulez bien, à leur tirer le diable du corps par la confession, à la potence vous irez, vous avec les autres, et des premiers, vous avez excité vos hommes contre moi, tous, oui tous je le vois, n’entendez-vous pas les morts qui crient vengeance… Oh ! cela ne tardera pas, croyez le bien… allons, allons vite, dites vos litanies et soyez brefs… Lavillerouaut voulut s’élancer, mais désarmé, on le lia à un arbre, tandis que la jeune femme jetait des cris suppliants, ces cris désespérés n’émurent pas les soudards, qui avaient autre chose à faire.