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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/159

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atrocitées de son exécution

L’interrogatoire commence par la reddition de Douarnenez… et l’on vit bien que le florentin, l’oiseau de mauvais augure avait relevé les paroles relatives à Philippe II agonisant.

Dans leurs mémoires, L’Étoile, de Thou, Sully lui-même, affirment que le partisan fut convaincu de relations coupables avec les ennemis de la France, et les Français d’alors ne se seraient pas contentés d’envoyer le juif Dreyfus à la prison de Cayenne.

Enfin on arrive aux faits criminels de cruauté.

On parla des massacres exercés à Tréoultré, à Penmarc’h. On raconta la pendaison de Jean Cosquer, curé de Pouldreuzie, des miliciens de Pont-Croix, on parla du supplice de Lavillerouaut, La Fontenelle se montrait dédaigneux, mais quand on arrive à l’histoire du viol de la marquise Yvonne de Kerbullic, ce fut un coup de théâtre, malgré les gardes qui le maintiennent, Guy Éder se lève… ses yeux lancent des éclairs, il se démène. Oh c’est infâme ! c’est infâme !… À moi soldats, à moi, venez dire à cet homme qu’il a menti… C’est l’infâme La Boule que vous avez et que vous laissez tranquille, oui c’est lui, le seul coupable… De Harlay en vain veut l’interrompre, il ne le put… Non, je ne suis pas coupable du viol, que la Dame parle, que les témoins se lèvent… Sa colère tomba tout-à-coup, il se voyait perdu, déshonoré… il se rassit, se laissa tomber sur le banc dois-je dire, je suis perdu, déshonoré… c’est une vengeance… Tout ce que vous avez dit mérite la mort… J’y souscris… Je ne dirai plus rien… C’est le destin.

On parla des supplices endurés par les notables de Pont-Croix, des eaux glacées, des trépieds rougis sur lesquels il fallait s’asseoir pour avouer qu’on avait caché son trésor.