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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/22

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la fontenelle

Toutes ces considérations ne paraitront pas superflues, avant d’arriver aux atrocités commises en Basse Cornouaille. Elles ne les excuseront pas, mais elles les feront prévoir.

Considérons la ligue, comme première révolution des temps modernes en France.

1789 n’est pas un second acte, pas plus que la prétendue anticipation de l’écrasement de la féodalité par les rois n’en fut le premier. La ligue est une révolution, 1789 en est une autre, et ces deux réactions n’ont rien de commun entr’elles, l’enchainement de l’histoire est le seul lien qui les unit.

Henri IV pose les fondements d’une société nouvelle, Louis XIV doit en achever le faîte.

La noblesse ne consiste plus que dans quelques titres fastueux. Les provinces représentées par de grands vasselages vinrent se fondre dans une concentration, seule l’armée perdit la dernière sa physionomie féodale. Le pouvoir se dépouilla de ses vieux freins, un lien inconnu lui est imposé, celui-ci plus puissant que les autres, l’Opinion. Despotique dans ses institutions, le gouvernement devient moderne dans ses effets.

La Bretagne réunie à la France nous occupera désormais. Le chanoine Moreau sera notre guide.

Ce chanoine est né à Beuzec, Cap-Sizun, dans un village dont je ne trouve le nom que dans une paroisse voisine, mais limitrophe, et peut-être même ce même village pouvait-il être jadis de la