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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/26

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la fontenelle

« Messire de la Fontenelle, dit le P. Recteur, voici un noble clerc de l’évêché de Cornouaille, ses talents lui ont mérité l’honneur d’être choisi pour défendre les us et coutumes de votre pays… Je suis désolé de n’avoir à lui rendre de vous que triste compte d’insubordination. »

Le visage d’Eder resta froid… Cette manière peu flatteuse le froissait cependant, car une contraction des traits indiqua le contre-coup d’un effort produit par ces paroles sévères bien que justes, tendant à éloigner de lui un homme de sa Bretagne, pour laquelle tous les vrais Bretons ont un culte.

L’écolier pâlit légèrement.

Le chanoine lui dit : « Je suis peiné de ne pas vous voir suivre les traces glorieuses de ces hommes dont notre Bretagne s’honore, de n’avoir rien de flatteur à dire à votre frère ainé, Amaury, loyal et brave gentilhomme.

» Cependant, si vous voulez m’engager votre parole de Breton, de chercher désormais à réparer vos fautes, je n’apporterai à votre famille que la nouvelle de votre résolution. » Le chanoine Moreau, on le voit était un excellent homme, mais le P. Galland qui, nécessairement, avait prémédité cette leçon, interrompit avec le même air sévère.

« Si vous voulez lui épargner un sacrilège, faites lui plutôt jurer de ne plus lâchement écraser les enfants, qui n’ont ni son âge ni sa force, de ne plus fatiguer ses maîtres contraints de lui infliger des punitions, devant lesquelles son orgueil ne peut fléchir, et qui pour lui ne sont pas des leçons, car il reste indifférent à toutes, c’est avec dédain qu’il les subit. »

L’adolescent fièrement, la figure colorée d’un rouge pourpre : « J’écrase ce qui me gêne, et je