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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/28

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la fontenelle

resta un instant soucieux quand le P. Galland l’invita à s’asseoir pour prendre place au festin qui les attendait… Personne ne riait.

Ceci se passait un dimanche de mai 1589… Quelques jours après, Guy Eder s’évadait du collège, vendait ses livres, ses effets d’écolier, achetait un poignard et une épée. Il voulait rejoindre le Duc de Mayenne, mais il fut dévalisé en route par une troupe nombreuse ; il ne put se défendre car il avait été surpris. Forcé de revenir au Collège, il n’y resta pas longtemps.

Quelques jours après il abandonnait le Collège de Boncourt, pour toujours ; il se dirige cette fois vers la Bretagne pour aller voir le Duc de Mercœur, qu’il voulait rejoindre cette fois-ci : c’est à ce moment précis que je vous le dépeins arrivant à Vannes, avec un compagnon qu’il avait fait en route, Kermélec, ligueur aussi mais réfractaire et associé à une bande à part, gens lassés de se battre sans grand profit : J’ai raconté comment il se fit nommer chef…

À la tête de la troupe qu’il sut rendre disciplinée et soumise à ses ordres, il se mit à commettre des rapines, sans trop examiner s’il avait affaire à de vrais ennemis de l’union. Il savait trouver quelques prétextes pour trouver quelques motifs. Il arborait bien le pavillon de Mercœur, mais c’était plutôt pour son propre compte…

Son frère Amaury était bien pour la ligue, mais il n’était pas militant, fit désapprouver la conduite de son cadet. Celui-ci n’écouta rien, et lui enleva ses domestiques qui vinrent avec d’autres compagnons des environs de Quintin, grossir la troupe du partisan qui n’avait que quinze ans.

Aussitôt qu’il se vit à la tête d’une troupe plus nombreuse, car d’abord il allait avec prudence, se contentant de piller quelques hameaux isolés,