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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/29

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dévastateur de la cornouaille

chez quelques seigneurs partisans avoués de l’autorité royale, il se mit à piller les châteaux des environs, partout il répandait la terreur, avec une préméditation stratégique si je puis m’exprimer ainsi, voulant terroriser au point que son nom (peut-être ce fut lui qui le fit répandre), devint celui-ci répandu par les campagnes à son approche : ar bleï ! ar bleï !… le loup ! le loup !

Il étendit ses ravages dans les évêchés de Tréguier, de St-Brieuc simulant d’abord le respect des églises. Il n’y voyait pas encore son intérêt, plus tard il ne les respectait plus.

Se sentant plus fort, il se mit en tête de s’emparer de Guingamp. Sa bande était un ramassis de Bretons auxquels se joignirent quelques Espagnols, et tous étaient pleins d’audace, et ne reculaient devant rien, car ils ne redoutaient rien. Il avait su inspirer une grande confiance… Il se jeta sur le château de Coëtfrec, à quelque distance de Lannion… Cette place surprise, La Fontenelle s’y fortifia, en faisant sa principale résidence, on devrait dire son repaire si l’on voulait exprimer une idée juste.

Lannion pillée, Paimpol ensuite, il revint sur ses pas, alla jusqu’à Landerneau… Tristes époques, vraiment sans autorité, sans autres lois que celle du brigand.

Arrivé dans le Bas-Léon, il fut forcé de s’arrêter par crainte des troupes de Sourdéac, gouverneur de Brest, il retourna de nouveau sur ses pas, rentra dans les Côtes-du-Nord, toujours impunément.

Toujours au nom de Mercœur qu’il ne connaissait même pas… le Duc avait bien conclu une trêve, mais combien la trêve importait peu à Guy Eder qui ne prenait conseil que de lui-même.

Enfin la garnison de Tréguier, outrée de tous