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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/39

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aux états de vannes

Oui je les dénie, et je mérite des louanges… J’ai voué mon sang, ma vie aux intérêts de la Sainte Union, Duc, vous en êtes l’illustre chef, j’ai arboré votre drapeau sans vous prévenir, sans vous connaître, c’est vrai. Je ne suis pas fait pour obéir et j’ai pris un commandement où la fortune me l’a offert… Plus de 3 000 braves marchent à ma suite et je combats pour vous… Mais oui, nous sommes entrés à Paimpol, à Lannion, à Landerneau, à Châteauneuf, à Carhaix, tous ces bourgs étaient infidèles à votre Seigneurie, c’est-à-dire, qu’ils chantaient pour la ligue, mais ils travaillaient pour les royaux… J’ai frappé des contributions, eh bien ! ne valait-il pas mieux fouiller dans les poches des rebelles que d’épuiser les trésors d’un noble chef, auquel je ne demande rien. Un de mes soldats a tué un prêtre… j’ai enterré le prêtre et j’ai fait pendre le soldat… Qu’a-t-on à me reprocher ?

Que les princes viennent, que Navarre avec tous ses huguenots apparaisse vous les verrez se joindre à eux… Ma défense, mes preuves les voilà… Soyez-en témoin et juge Seigneur Duc, et que Dieu vous assiste… Et ces paroles il les dit avec assurance. Reculant de quelques pas, debout et impassible, Guy Eder attendit l’effet de ses paroles.

Vous êtes donc, dit Mercœur, le parent de maréchal de Lavardin qui de huguenot se fit catholique, en entendant sonner le beffroi de la Saint-Barthélemy… C’est mon cousin, il était franc ligueur et s’est vendu à Henri de Navarre, je prie pour son âme… Prie Dieu pour toi-même dit Mercœur soucieux… Autant d’années, vous avez vécu, comte de Beaumanoir Eder, autant d’heures il vous reste à vivre et lentement, s’adressant aux nombreux archers qui siégeait à la