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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/44

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la fontenelle

le reconnaître, pour les motifs énumérés au tableau précédent.

Avec sa bande il se retrancha à Carhaix. L’église Saint Trémeur fortifiée était son arsenal. Là se trouvaient ses magasins, où des richesses étaient accumulées… là aussi se trouvaient toutes ses munitions… Landerneau, les Côtes-du-Nord avaient subi ses exactions, le pays s’était appauvri, il fallait chercher un théâtre nouveau à de nouvelles prouesses, et se répandre au loin.

La position topographique de Carhaix ne lui inspirait aucune confiance… De tous points il se voyait découvert, et cette situation exigeait une surveillance plus grande.

Trouver dans la Cornouaille, un repaire à l’abri des coups de main, voilà quel était son objectif.

Comment lui vint l’idée de venir s’établir à l’île Tristan ? Nous devons croire que son dévoué Rheunn, de Poullan, n’y fut pas étranger.

Rheunn, enfant du pays dut lui parler-de la situation topographique de cette île, isolée par la mer et de ce côté facile à défendre, car nous devons nous reporter aux armes de l’époque… Ensuite l’accès par terre n’était pas non plus chose facile, car on ne connaissait nullement les combats à longue portée, seulement les combats corps à corps, un à un, par petits groupes. Car il calculait tout, et à ces conditions ses hommes d’armes pouvaient défier une troupe nombreuse.

Il savait que les circonstances allaient lui donner le loisir de se fortifier à son aise, sans une attaque prochaine de qui que ce fût. Là même au fort Tristan il ne pouvait être surpris par la famine.

Ce qui frappait dans ses soldats, c’était la confiance qu’ils avaient, non seulement dans son