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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/45

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se rend à l’île tristan

courage, mais dans la haute portée de son intelligence. Tous lui obéissaient sans un murmure.

Un jour il dit à son chef d’avant-garde : « Que demain soir, pour le coucher du soleil, mon nom soit répété par les échos de la baie de Douarnenez. L’église Saint Trémeur devra être évacuée promptement. Nous passerons sous les murs de Quimper et personne ne songera à nous arrêter… Les intelligences que j’ai dans la place, ne me feront pas défaut… et qu’importe ! »

L’île Tristan vue de Douarnenez, du vallon de la rivière, des hauteurs de Ploaré, semble un mamelon, s’élevant du sein de la mer… Alors on pouvait parler d’une portée de canon, que serait-ce aujourd’hui avec un fusil Lebel ? D’une part c’est Tréboul, d’autre part Douarnenez, tout autour une ceinture de rochers, dont la chaîne s’élève jusqu’à la grande mer. La base, du moins à son accès, reste à sec dans les marées basses, par mer on peut juger de la difficulté de son accès, par les rochers énormes qui hérissent ses flancs abrupts.

C’est sur le sommet de cet îlot, à la place du fanal actuel, et sur les coteaux que Guy Eder en 1595 songea à bâtir son repaire. Comme aux aigles, il lui fallait une aire inaccessible… il l’y trouvait.

Le 29 mai, Jérome Kervel attaquait vers le déclin du jour ; au milieu de la nuit, La Fontenelle achevait la conquête de la ville, s’emparait de l’île Tristan…

Aujourd’hui Douarnenez à bon droit prend le nom de ville, mais à l’époque c’était une bourgade modeste accroupie à l’entrée de la baie. La troupe de Guy Eder, longeant les montagnes d’Arrhée, sans prendre souci de la garnison de Quimper, prit un repos à Locronan : on n’y commit aucune