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Page:Boulain - La Fontenelle, Vie du partisan ligueur, 1895.djvu/52

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plogastel saint-germain

Les pauvres laboureurs naïfs et crédules avaient bien bonne volonté ; en somme trois à quatre mille pauvres diables se préparaient à une lutte qu’ils ne croyaient pas si prochaine, contre un ennemi rusé aguerri, que rien ne ferait reculer.

La Fontenelle, n’avait que 22 ans c’est vrai, et c’est ici le cas de dire… « chez les âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années »… Mais il était habile, cruel et rusé, sachant diriger son opération, mieux que des vieux capitaines, et je l’ai déjà fait remarquer, il mettait son talent, sa gloire à couvrir ses soldats, nul n’a su plus que lui, être avare du sang de ses compagnons.

Dès la veille au soir, secrètement il partait à la tête de 400 cavaliers armés jusqu’aux dents, laissant les travaux et la surveillance du fort à un lieutenant, La Boule.

Reportons-nous à cette époque, suivons cette troupe de cavaliers lourdement chargés et équipés… C’est par petits groupes qu’ils avancent à travers des chemins impraticables, des routes à peine frayées dans un pays presque désert, passant près des chaumières vides ou abandonnées… quelques prisonniers furent retenus pour qu’ils ne puissent donner l’alarme.

Le plan d’attaque était des plus simples, le stratagème enfantin, arriver à l’improviste au jour naissant, entourer le camp des confédérés, presque à cerner… une fois biens postés, une dizaine de cavaliers devaient se détacher de la troupe, s’avancer à découvert comme des soudards égarés à l’aventure… Ils devaient se faire reconnaître des paysans déjà levés, une fois reconnus, le mot d’ordre était de feindre la peur, de revenir lentement sur leurs pas, pour attirer le gros de la troupe qui ne manquerait pas d’être tout le camp