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de marie de mézarnou

qu’il n’eût aucun soupçon des intentions de Beaumanoir, mal renommé, on a quelques sujets d’inquiétudes que l’on n’ose pas exprimer… au contraire.

La Fontenelle avait conservé bonne mémoire de la riche vaisselle, des belles coupes, des belles aiguières d’argent, et aussi de la jeune héritière… La Fontenelle avait tous les talents, il sut donc déployer ceux de la galanterie, se montrant désolé de l’absence de Madame de Parcevaux retenue près d’une parente malade, au manoir de Mesgouez, près de Morlaix.

« Je n’ai que peu d’instants à vous donner, dit Eder ; je le regrette beaucoup, il sut parler avec adresse en faisant l’éloge des troupes qui lui obéissaient sans murmurer, de leur bravoure et de toutes leurs qualités… etc… malgré tout il me serait agréable que ma présence au château qui se trouve sur mon passage, ne soit pas ébruitée : à part lui, le rusé compère se disait : Le destin prépare tout pour le mieux, il rendait presque grâce à Dieu. La dame est absente, et mon bien aimé cousin, peut-être, pour m’engager à ne pas rester trop longtemps, se dit forcé de l’aller rejoindre dans deux jours, tout est pour le mieux.

Mon cousin orgueilleux vraiment de sa vaisselle, ne trouvera pas étonnant que je l’emporte pour aussi en faire étalage à mon trésor de l’île Guyon, où je saurai la bien conserver pour ma petite cousine qui est si jolie.

Le souper se passe gaiement, Guy Eder n’avait dit mot de son escorte. La cousine Marie, à laquelle nous donnerions 12 ans, malgré Moreau, se montra charmante, affectueuse, tendre pour le beau cavalier. La troupe était restée campée dans une haute lande.