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Page:Boulain - Raz de Sein, 1893.djvu/32

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de l’île de sein

Mais il se fait tard, et l’on est fatigué ; on vous indique un gîte, car il n’y a pas d’enseignes à l’Île. Une bonne soupe au poisson vous sera servie, il y aura aussi des provisions fraîches, car vous avez vu débarquer à la cale ce que Jean du Fouilloux appelle des harnais de gueule. Et le soir, dans un bon lit, vous dormez sûrement, vous croyant encore bercé par les flots du détroit.

Levé de bon matin, vous allez faire votre promenade : l’Île est déjà en mouvement, et à chaque pas, vous trouvez un salut bienveillant, un mot aimable.

L’Île s’étend en longueur, à peine a-t-elle deux kilomètres de large. À l’arrivée, faisant face au Midi, une rangée de maisons peu élevées, mais propres, avec des ouvertures peu grandes, toutes bien garanties par des persiennes peintes en blanc ; le côté de l’Est, faisant face au Raz présente le même aspect. Sur la ligne, du Midi, tout-à-fait en dehors des habitations, sont situés les bâtiments qui protègent le bateau de sauvetage et les matériaux que l’Administration tient toujours en réserve.

À part ces deux rangées de façade, le reste est une agglomération de maisons, les unes sur les autres, sans rues, Car peut-on appeler rues des méandres dont le plus large n’a que 1 mètre 20. L’irrégularité des rues se justifie par l’abri qu’elle donne aux habitations dans les tempêtes, et leur