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de l’île de sein

La campagne de l’Île n’est pas grande : il n’y a pas un arbuste même rabougri. Il y a quelques îles plus grandes, surtout près des côtes anglaises, où les lapins abondent ; ils sont pour les plaisirs des chasses des lords tenanciers. À Sein, il n’y a pas un gibier, beaucoup de lézards gris se chauffent au soleil qui brille sur les rochers de la côte, et au moindre bruit se cachent dans les fentes. On n’y voit pas une couleuvre. J’ai donné, il y a nombreuses années, une couleuvre des blés conservée dans l’esprit de vin, on la montrait comme un serpent.

À l’Île, que de petits champs, vous croyez voir un cimetière, pas de clôtures, du moins pour une grande partie. Ce sont des mamelons convexes, de trois à quatre mètres de large sur cinq mètres de long. Chacun a son lot et souvent la récolte s’empile dans un simple drap qui n’est pas des plus grands. Que récoltent-ils donc ?

Je dirai d’abord que s’ils donnent de la convexité à leur petit lopin de terre, ce n’est pas qu’ils craignent l’humidité du sol, il y est sec et sablonneux, ils veulent simplement présenter une plus grande surface à la culture. L’engrais qu’ils apportent est tou-