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Page:Boulain - Raz de Sein, 1893.djvu/55

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monographie

tants, réfugiés dans le clocher et sur les toits, reçurent tous l’absolution du vénérable abbé Charlés, qui lui aussi se croyait à sa fin. C’était en plein jour, les hommes étaient à la mer. Ce bon recteur racontait ses angoisses, quelques jours après, à Pont-Croix ; il était encore tout ému, me disait une personne présente, et malgré cela il était pressé de se retrouver près de ses paroissiens.

Ces inondations, bien rares, du reste, sont une des causes données de la convexité des petits morceaux de terre cultivés, auxquels les familles tiennent beaucoup. Leur exiguïté est telle, que lors de la construction de digues de défense, il a fallu payer des indemnités pour destruction complète de récoltes ; et celles de ces indemnités qui ont atteint le chiffre le plus élevé, n’ont pas dépassé 10 francs !

L’année 1756 faillit voir engloutir l’Île avec tous ses habitants. Le duc d’Aiguillon gouvernait alors la Bretagne. Certainement, il fallait abandonner l’Île ! c’était l’opinion générale. Il insista près de ces pauvres pêcheurs, alors bien misérables, mais aussi moins nombreux. Les promesses les plus engageantes furent faites, des terres devaient être octroyées au nom du roi, et demeurer la propriété ferme des familles.

Rien ne put les tenter : quitter leurs rochers, se livrer aux travaux de la terre, jamais ils n’y con-