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Page:Boulain - Raz de Sein, 1893.djvu/56

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de l’île de sein

sentirent, ils préférèrent leur dangereux genre de vie. Depuis lors, tous les gouvernements se sont souvenus de leurs misères ; le ravitaillement annuel de l’Île se faisait avant l’hiver, des secours en vivres leur furent donnés jusqu’en 1810. Maintenant, ils viennent chaque année faire leurs provisions d’hiver à Pont-Croix, où la foire de Novembre prend le nom de foire des Iliens, ils possèdent aujourd’hui, et n’attendent plus de secours du dehors. La pêche des langoustes et des homards les a enrichis.

Lors des constructions des phares du Tévenec et de l’Armen de grands travaux ont été exécutés, il fallait bien utiliser les bras de ces équipes d’ouvriers d’élite, retenus à l’Île des semaines entières ; des quais ont été construits, des digues élevées contre l’invasion de la mer, quelques habitants ont bâti, pour location aux Paimpolais, des maisons confortables. Ces nomades sont courageux, actifs, économes et surtout bons pêcheurs ; à l’Île, ils trouvent emploi à ces facultés, la mer est grande et le gros poisson abonde, ils se trouvent de la sorte dédommagés de leurs frais de déplacement.

Le commerce de la pêche est relativement considérable pour le petit nombre d’habitants, et il s’établit chaque jour de nouvelles pêcheries. Le résultat annuel est certainement supérieur à 300,000 francs, ajoutez à cela l’industrie de la soude.