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Page:Boulain - Raz de Sein, 1893.djvu/59

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monographie

avons visité en détail, nous y avons inscrit nos noms, et heureux de tout ce que nous venons de voir, en nous arrêtant au rez-de-chaussée, une bonne pensée nous est venue : « Si nous lancions une dépêche aux amis du continent ? » Le brave gardien accède à nos désirs, et nous n’aurons pas terminé notre excursion à l’Île, que ces derniers sauront que nous sommes en bonne santé et que nous les rejoindrons, s’il plaît à Dieu, sans trop tarder. Nous continuons notre promenade, dans cet air ambiant qui caractérise toutes les îles, et surtout l’Île de Sein ; un air toujours frais, mais l’hiver, il ne doit pas être agréable, les personnes qui n’y ont jamais séjourné en cette saison, ne sauraient se faire une idée de la violence du vent à certains jours. Toute locomotion devient impossible, on peut être précipité à quelques pas, cela s’est vu. Dans la famille d’un gardien, habitant dans une maisonnette à trente mètres du phare, les femmes sont forcées de s’affubler de vêtements d’hommes pour approcher, pendant les tempêtes, d’une citerne qui y est accolée.

En sortant du phare en se dirigeant sur l’Ouest, se trouve une chapelle sous le vocable de saint Corentin, qui est à la fois, le patron du diocèse ; il est invoqué pour obtenir du succès dans la pêche. Vraiment, si nous nous trouvions au pays de saint Janvier, on pourrait ajouter foi à une histoire plaisante