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Page:Boulain - Raz de Sein, 1893.djvu/64

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de l’île de sein

homards, que l’on a dans des viviers, aux volailles que l’on garde pour ces jours de pénurie.

L’été, le pain blanc et frais arrive du Continent ; il y a même un boulanger qui s’installe. Comment donc fait-on l’hiver ? Eh bien, voici le mode de cuisson : une plaque de fer de 0,40 centimètres est chauffée, on y dépose la pâte préparée d’avance, cette pâte est recouverte d’un chaudron, disparaissant lui-même sous une couche de goëmons, que l’on renouvelle pendant deux heures. Il en résulte un pain savoureux, doré, ayant conservé tout son arôme. J’ai été étonné de retrouver dans les campagnes de l’Allier, le même système de cuisson, mais le combustible était du bon bois sec. Ne serait-ce pas un moyen de bien équilibrer la taxe du pain ? On se mettrait en grève contre le boulanger, et l’on prouverait que le bon vieux temps a eu du bon.

Les cendres que produisent ces goëmons ainsi incinérés, sont très riches. De petits navires viennent, à divers intervalles calculés, les acheter, pour les revendre aux environs de Brest et de Châteaulin. C’est un spectacle curieux que de voir une fourmilière de jeunes filles, un panier plein sur la tête, dont chaque apport leur donne le droit de toucher 0,10 centimes.

J’ai vu construire la maison d’école qui est belle, précédée d’un vaste préau couvert. Les jeunes filles