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monographie

apportaient sur la tête les pierres à bâtir, qu’elles prenaient sur le rivage à un quart de lieue de distance. Leurs tailles, cependant, ne sont pas déformées ; et il y en a de jolies. Voyez donc au musée de Quimper, le beau tableau de Renouf… La veuve de l’Île de Sein, si souvent reproduit par la photo graphie.

L’église n’est pas grande, je l’ai déjà dit, mais elle est propre, enguirlandée les jours de fête avec la naïveté des gens primitifs. Admirez dans ce pauvre temple, la piété de ces braves gens, les genoux des générations en ont durci le sol. Aux offices, ni orgues ni serpent ; aux grands jours, quelques accords d’un harmonium modeste tenu par le curé, viennent soutenir les chants sacrés de l’assemblée, car là tout le monde chante. Les voix d’hommes alternent avec celles des femmes, ce n’est pas tout-à-fait le chant liturgique, il a un cachet sui generis, qui lui donne un certain charme.

Une voix surtout domine. Brave Philomène Coquet ! vos compatriotes sont fiers de vous, et les étrangers vous admirent ; votre triomphe est dans les processions, et la Sainte-Vierge, qui n’est pas sourde, en-