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Page:Boulain - Raz de Sein, 1893.djvu/67

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monographie

pagné de son grand vicaire, M. l’abbé Fléiter, avait pris passage à bord de la Glaneuse, vapeur de M. Chevillotte, de Brest. Cet ancien député, ainsi que quelques honorables étrangers, formaient escorte.

Le bateau de sauvetage suivait le navire, par honneur pour le prélat, sans doute, venant pour la Confirmation des enfants de l’Île.

Tous les habitants étaient là, à son arrivée ; une curiosité joyeuse était peinte sur tous les visages. Sa Grandeur monta sur le quai, la figure radieuse, bénissant la foule, semblant lui dire : « Je suis votre pasteur et je n’oublie pas mes brebis, éloignées mais fidèles. »

On s’en souvient, son départ fut une ovation ; la foule criait : « Vive Monseigneur ! Vive le bon Dieu ! Vive notre religion ! » Mgr Lamarche, ancien ami du soldat, paraissait ému, il serrait toutes les mains calleuses et loyales de ces braves pêcheurs. Avant de descendre dans la cabine, on le vit encore bénir l’Île et la foule entière qui se retirait lentement.

Mgr Valleau est enfant de l’Île de Ré et n’oubliera pas non plus ses bons insulaires ; ils y comptent bien !

Certes, nous sommes loin de ces temps où les apôtres bretons naviguaient dans des auges en pierre. Entrez à Saint-Houardon, église paroissiale de Landerneau, vous y verrez le beau tableau de Yan’ Dargent, le grand peintre breton ; l’artiste représente