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Page:Boulain - Raz de Sein, 1893.djvu/68

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de l’île de sein

le saint traversant les mers. Houardon, sous les traits de l’anachorète, est agenouillé dans une auge en pierre ; deux anges, les ailes déployées, guident cette étrange barque à travers les flots qu’elle fend à merveille ; le ciel est gris et la mer moutonne. Vous avouerez cependant que les ailes sont bien grandes et qu’elles sont assez étendues pour pousser un navire de haut bord.

À Loscogan, près du fanal le Millier, en Beuzec Cap-Sizun, on remarque encore la barque de pierre qui y amena saint Cogan ; ne dites pas au moins que cela ne ressemble pas à un canot ; à Landévennec, saint Guénolé traversait les mers sur une énorme pierre ; du moins, c’est la légende.

En tout cas, l’arrivée de Mgr Lamarche fut une fête ; sur tout le parcours, les draps tapissaient les murailles des maisons, comme nous le faisons chez nous, au Continent, le jour de la Fête-Dieu…

Il est rare que quelque femme du Continent vienne donner sa main et sa fortune à un habitant de l’Île ; cela se voit cependant ; en général, ils se marient entr’eux. Les familles se connaissent ; elles portent presque toutes le même nom. La gaîté la plus grande