Aller au contenu

Page:Bourdaret - En Corée.djvu/387

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

n’allons guère vite, ce qui nous permet d’observer les progrès de la marée.

Passons devant la grande île de Hioung-tjon, et voyons défiler une rangée d’îlots rocheux, inhabités : îles Guerrière, Oxen, Zuber, Gordo, etc., etc. À trois heures, nous côtoyons l’îlot de Pome-seun, ainsi appelé parce qu’il a la forme d’un tigre couché. Plus loin c’est un rocher auquel les Coréens donnent la forme d’un chaudron renversé. Çà et là quelques îles possèdent de tout petits villages de pêcheurs. L’île de Tong-keun-to (ou de Tricault) se dessine à son tour. Elle est habitée par des Chinois tailleurs de pierre, car c’est surtout de là qu’on extrait le beau granit bleu et gris que l’on transporte à Seoul pour les constructions nouvelles. Une autre île, Ma-heun-to, à l’ouest, donne également de la très belle pierre granitique.

À tribord on aperçoit les collines de Pou-pyong qui bordent le fleuve, et plus au nord, à l’endroit où le Hane commence à se resserrer pour n’avoir plus bientôt après que cinq cents mètres de largeur, on aperçoit le village de Tok-tjine sur la côte de la grande terre.

Enfin, voici les premiers contours de Kang-hoa qui deviennent plus nets. Des collines élevées forment l’ossature de cette île très mamelonnée. Nous distinguons aussi sa muraille, tantôt longeant la côte, tantôt escaladant les rochers et les pics avec audace. L’aspect de ces rochers et de ces côtes hérissés de vieilles murailles évoque un passé de place forte maintes fois assiégée. En effet — comme nous le verrons par la suite — cette île eut à subir les invasions mongoles et les coups de main des pirates japonais, et son appareil guerrier n’était que