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Page:Bourdaret - En Corée.djvu/39

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Le port est sur le fleuve Hane, qui coule du nord au sud depuis l’île de Kang-hoa jusque devant Tchémoulpo. C’est une opération longue, à cause du courant du flux ou du reflux, dangereuse par gros vent, que d’accoster, en sampan, les paquebots lorsqu’ils sont dans la rade, et il faut presque une heure pour les atteindre : c’est ce qui rend ce port fort incommode.

Au pied de l’île Roze, sont des magasins appartenant aux Russes, et le sanatorium nouvellement installé pour les pesteux.

Mon sampan me fait passer à côté de deux bateaux de la Compagnie coréenne de navigation, dont le troisième est confisqué quelque part à Dalny ou à Niou-Tchouang pour un dommage de sept à huit mille yens qu’il a causé, dans une collision, à un bateau russe et cela depuis plus de six mois.

En quelques coups de godille je suis au quai, où mon domestique m’attend, et va s’occuper de mes bagages, ce qui me préservera de la nuée des coolies. Ceux-ci s’empressent au débarcadère, et s’arrachent les colis des voyageurs qui voient s’éparpiller en tous sens malles et valises, à leur grande fureur et au milieu de cris, d’un vacarme indescriptible, tandis qu’à côté, dans une jonque, d’autres coolies comptent en chantant les sacs qu’ils déchargent à dos d’homme.

À travers les caisses, les sacs, les charrettes, j’arrive enfin sur le quai en ce moment encombré par des amas de sacs de riz, le grand commerce de la Corée et du Japon. Mais habituellement c’est une promenade de quinze à vingt mètres de largeur, très longue, que l’on agrandit tous les jours en