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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/100

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traité un peu leſtement. Il faut, mon Ami, mettre déſormais dans vos actions plus de prudence & de modération. Je convins qu’elle avoit raiſon, & je partis pour Londres. À peine arrivé, je me fais conduire à l’Hôtel de Mylord Ridge ; je demande Mylady, elle n’eſt point en ville. — Elle y a donc fait un ſéjour bien court ? — Depuis ſix mois elle eſt à la campagne, me répond le Portier ; Mylord & Miſs Fanny leur Fille, ſont arrivés, mais on ne parle pas encore du retour de Mylady. Quel coup de foudre pour ton pauvre Ami ! Le déſeſpoir dans l’ame, je vais chez toi ; nouveau ſurcroît de peine, tu es abſent pour pluſieurs mois ! plus de Maîtreſſe, plus d’Ami, me voilà donc ſeul dans l’Univers. Enfin, mon cher William, depuis huit jours je ſuis ici. Je n’en ai pas paſſé un ſans aller m’informer du retour de Mylady, il n’en eſt pas abſolument queſtion. J’ai vu Ridge, je lui ai parlé d’Émilie, de mon amour & de la haine de ſa Mère. Ce Bon-homme m’a dit avec les larmes aux yeux, hélas ! Mylord, je n’y puis rien. Mylady, eſt abſolument la Maîtreſſe. Elle a pris ſur moi un aſcendant qui me rend le plus malheureux des Hommes. — Mais ne pouvez-