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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/108

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bien de la peine à lui faire quitter ; ce qui prouva que ce n’étoit point un aſſaſſinat : du reſte il ne donnoit aucun ſigne de vie. On le porta au Château ; ma Mère étoit au déſeſpoir. Je ſuivois dans le plus grand ſilence. Mon étonnement n’étoit pas médiocre, & j’attendois avec impatience que cette aventure fut expliquée. Arrivés au Château, un valet-de-chambre de Spittle (car je vis bien alors que nous étions chez lui) qui entend un peu la Chirurgie, viſita la bleſſure de ſon Maître ; elle lui parut mortelle par ſa profondeur & la quantité de ſang qu’il avoit perdu : mais il aſſura qu’il alloit lui rendre la connoiſſance, qu’il n’étoit qu’en foibleſſe. En le déshabillant pour le mettre au lit, on trouva dans ſa poche la Lettre qu’il avoit reçue : on l’apporta à ma Mère, qui s’étoit retirée avec moi dans une chambre voiſine. Voici le contenu de l’écrit qu’elle me montra.




LETTRE.

Mon cher oncle.


J’arrive de *****, où j’ai laiſſé mon Père, votre Frère, dans la plus af-