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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/134

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Valet que je trouvai dans l’antichambre eut pu m’empêcher d’entrer, mais il dormoit.

„ Je gagnai donc l’appartement : la porte n’étoit qu’à demi-fermée, je m’en approchai doucement. Je vis Roſe-Tree aux genoux de ma Fille qui cherchoit à la conſoler : la pauvre Enfant étoit dans l’attitude de la douleur : elle pleuroit amérement. — Non, diſoit-elle, je ne me pardonnerai jamais d’avoir quitté ainſi mes Parens : & quels Parens !… — Ceſſez de vous affliger, ma chère Éliſabeth, plus vous connoiſſez la bonté de ces Parens, & moins nous devons redouter leur haine. Et d’ailleurs, ne trouverez-vous pas dans votre Époux cette tendreſſe que vous méritez ? Laiſſez-moi lire dans ces yeux charmans l’amour que vous m’avez juré ce matin en préſence de celui qui nous a unis[1] — Si je vous ſuis chère, reprit-elle, ne vous oppoſez pas à ma juſte douleur.

Je crus qu’il étoit temps de me mon-

  1. Une jeune Fille de quelqu’âge & de quelque condition qu’elle ſoit, peut ſe ſauver de chez ſes Parens pour épouſer ſon Amant, le mariage eſt bon.