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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/133

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ment de mon Époux : — Voilà, Mylord, le fruit de vos rigueurs. Liſez cette Lettre, & voyez ſi nous ne ſommes pas malheureux par notre faute. Pour la première fois je vis couler des larmes des yeux de mon Mari. — Ô Dieu ! s’écria-t-il, tu me punis par un endroit bien ſenſible ! Mais je ne murmure pas de tes décrets, ils ſont juſtes ; je ſuis puni de ma barbarie. Remarquez, mon Enfant, qu’il ne nous échappa pas un reproche contre l’infortunée Éliſabeth. — Et bien ! ma chère Amie, il faut employer toutes ſortes de moyens pour ramener cette pauvre égarée. Allez chez le Chevalier Roſe-Tree (il ne put prononcer ſon nom ſans indignation) ; s’ils ne ſont pas encore unis, promettez à ma Fille que jamais il ne ſera queſtion d’établiſſement pour elle. — Et s’ils le ſont, dis-je, en tremblant ? — S’ils le ſont… Je regarderois cela comme un très-grand malheur… Alors qu’ils viennent tous les deux : mon cœur ne repouſſera pas l’Époux d’Éliſabeth. Je me fis conduire à l’Hôtel du Chevalier. Le peu d’ordre qui régnoit dans ſa maiſon, ne me fit rencontrer aucun obſtacle. Un ſeul