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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/175

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trer ; Miſs Goodneſs étoit ſeule, & ſans autre préambule elle m’annonça qu’elle s’étoit ſéparée de ſa Fille. Je reſtai interdit de cette nouvelle inattendue : elle n’eut pas l’air de s’en appercevoir, & continua de m’en entretenir. Je ne tardai pas à me retirer. Je fus pluſieurs jours à m’occuper de cette aventure, dont je commençois à me conſoler, lorſque je reçus une Lettre de Betſy. Elle me mandoit que Miſtreſs Goodneſs l’avoit enfermée dans ſa chambre pendant deux fois vingt-quatre heures, ſans ſouffrir qu’elle vit perſonne, & qu’enſuite elle l’avoit conduite elle-même dans une Penſion à ***, où elle étoit depuis deux jours : que ſa Mère, en la quittant, l’avoit beaucoup maltraitée ; qu’elle avoit déjà ſu gagner une des Servantes qui avoit bien voulu ſe charger de mettre ſa Lettre à la poſte, & que ſi je conſervois de l’amour pour elle, je ne tarderois pas à me rendre à ***. Il lui étoit permis, ajoutoit-elle, de recevoir des viſites, mais que pour écarter tous ſoupçons elle m’engageoit à me faire accompagner par une Femme de bonne mine que je nommerois ma Mère, & qu’en ſuppoſant que j’avois dans la Ville un Parent chez