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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/176

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qui je venois paſſer quelques mois, nous pourrions jouir ſans inquiétude du plaiſir de nous voir. Pour une jeune innocente, voilà, dis-je, en moi-même, une Commère qui entend aſſez bien une intrigue.

La Mère de mon Valet de confiance fut parée le lendemain. J’avois ordonné qu’on n’épargnat rien pour la rendre brillante. On l’emballa dans une chaiſe, & elle fut m’attendre à une Auberge des environs de *** ; je ne tardai pas à la rejoindre, elle monta dans mon carroſſe, & nous fîmes notre entrée dans la Ville. Le Fils de ma Mère d’emprunt nous avoit fait préparer une maiſon. Je m’étois juſque-là fort peu occupé de ma compagne : alors elle me parut d’une imbécillité criante. La pauvre Femme avoit le déſir de bien faire la Dame d’importance ; mais je vis dans l’inſtant qu’elle ne pourroit faire & dire que des ſottiſes. Il fallut pourtant la produire. Après avoir prévenu Betſy de mon arrivée, je me préſente à la Penſion avec Mylady Stanhope (tu juges qu’ils fallut la nommer ainſi) ; la Maîtreſſe de Penſion vint avec Miſs Goodneſs ; j’avois recommandé à la Perry (c’eſt ma Mère) de ne parler qu’à la dernière extrémité. On eut pour elle les