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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/178

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dres tout ce qui étoit néceſſaire pour notre mariage (car elle a la fureur d’épouſer), comme agent d’abord, & puis un Miniſtre de ma connoiſſance (Notre union doit ſe faire à l’inſu de mes Parens). Tu juges combien je dois rire des prétentions folles de cette Fille, qui témoigne la plus grande impatience du retard du Valet, le pauvre Garçon n’a pas bougé de… Si je la décidois à venir chez moi, j’en ferois au plus vîte…… quoi ! ta Femme ! & non, butor, ma Maîtreſſe. Cependant depuis que j’ai vu Émilie, je ſuis moins ardent, moins preſſant. Betſy s’aviſe de jalouſer cette divine Perſonne. Il eſt vrai qu’il eſt impoſſible d’avoir plus de beauté & d’eſprit ; mais elle eſt maligne, je le répète, comme un vrai lutin. Hier elle mit ma Mère dans le plus grand embarras : je voulus prendre ſon parti, & plaiſanter Émilie, mais, par ma foi, ce fut elle qui me mortifia. J’en conçus même un peu d’humeur, & je le témoignai aſſez énergiquement à ma Mère en ſortant. La pauvre Femme ſe mit à pleurer, & me promit de ne jamais dire un mot, puiſqu’elle ne réuſſiſſoit qu’à faire rire à ſes dépens.

Voilà, mon Ami, où en ſont mes affai-