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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/177

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plus grands égards. Les trois premières viſites ſe paſſèrent à merveille ; mais à la quatrième Betſy fut accompagnée par une Penſionnaire jolie comme un Ange, & méchante comme un Diable. Le maſque découvrit dans l’inſtant notre tromperie : je le démêlai parfaitement à ſon air malin, lorſque ma Mère s’aviſa de dire une bêtiſe ; ce qui lui arrivoit toutes les fois qu’elle ouvroit la bouche. — Il eſt bien plus aiſé, Mylord, de faire une ſauce que la converſation, me diſoit la Perry. Tu ſais maintenant dans quel rang j’ai choiſi ma Mère. Conviens auſſi qu’il eſt infiniment commode d’avoir en voyage de ces Gens qui vous ſervent à plus d’un uſage. Pour en revenir à mon objet, je te dirai que je me ſentis un goût décidé pour la fine mouche. Une Lettre que je reçus de Betſy m’apprit que mon mérite avoit manqué ſon coup aux yeux d’Émilie Ridge (c’eſt le nom de mon amour) ; nouvel aiguillon pour mes déſirs. Il faut, me dis-je, apprivoiſer ce joli petit Lion. Depuis ſix jours je perſécutois Betſy de ſortir pour quelques heures, & de venir chez moi. Elle éludoit toujours : pour céder à ſes inſtances, j’avois eu l’air de faire partir un Homme pour aller chercher à Lon-