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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/183

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treſs Bertaw arriva, & fit ceſſer notre converſation. Étonnée de la voir ſeule, je voulus ſavoir ſi Émilie étoit reſtée avec Mylord. Je montai dans ſa chambre, elle venoit d’y rentrer. Ma vue parut la chagriner, j’en étois ravie. — Qu’avez-vous, ma chère, vous ſemblez bien triſte ? — Moi ! point du tout, Miſs ; mais j’ai une migraine affreuſe, & j’allois me coucher quand vous êtes entrée : je vous prie de trouver bon que je le faſſe. — Très-volontiers : je vous aiderai même à vous déshabiller. — Je vous remercie, Miſs ; mon obſtination à reſter, augmenta ſon embarras ; dès qu’elle fut au lit, je lui dis en ſouriant : — Convenez, Émilie, que Mylord Stanhope eſt vraiment aimable — Je crois, Miſs, que je vous ai dit ce que je penſe ſur ſon compte. Je préſumois que vous aviez changé de ſentiment…… ? mais vous vous endormez ; adieu, Émilie, prenez du repos, votre migraine paſſera.

Je me retirois à ſa grande ſatisfaction. Je voulus encore eſſayer de ramener Stanhope. Je lui écrivis avec modération. Ma Lettre étoit tendre, paſſionnée : je perdis mon éloquence. On me répondit que je faiſois des démarches inutiles, que le parti étoit dé-