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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/205

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Rendue dans ma chambre, je recommençai mes lamentations, & je dormis fort mal ; j’étois levée depuis long-temps, lorſque j’entendis la ſonnette. Je courus à l’appartement de Mylady, elle tenoit une Lettre & ſembloit vivement émue. — Je reçois, me dit-elle, la plus triſte nouvelle ; mon Fils ſe meurt, il faut que je devance mon voyage pour Paris. Faites mes malles, Maria, vous ſavez à peu près ce qui doit m’être néceſſaire pour un voyage d’une année, je n’emmène que vous de Femme. Alexander, Liſy & Ezckiel m’accompagneront, je veux monter en carroſſe en ſortant de table. Qu’on diſpoſe tout avec vîteſſe. Veillez, mon enfant, à ce que tout ſoit en règle. Envoyez-moi Matheling, que je l’inſtruiſe de mes intentions pendant mon abſence.

Après avoir exécuté les ordres de Mylady, je fus à ſa garderobe. Je ne ſavois trop ce qu’il falloit emballer : cependant je jugeois qu’il valoit mieux emporter plus que moins ; je remplis quatre malles de linges, robes, &… À l’iſſue du dîner je montai avec Mylady dans une berline ; en ſix heures de temps nous fûmes à Douvres. La traverſée fut heureuſe & courte, & nous arrivâmes à