Elle me raconta enſuite ce que je t’ai mandé en commençant. J’ai aſſuré Mylady qu’elle ſeroit contente de nous. — En ce cas, vous n’aurez point à vous plaindre de moi, & je vous employerai ſouvent. J’aurai, quand je vous connoîtrai mieux, une grande confidence à vous faire, vous me ſervirez pour plus d’un objet. Adieu, travaillez pour vous & pour moi.
Je ne t’ai point écrit tout de ſuite pour prendre ici quelques renſeignemens ; je n’ai rencontré perſonne qui connoiſſe Émilie & ſon galant ; mais on parle beaucoup de Miſs Ridge & de Mylord Buckingham. Il paroît que cette Famille a d’aſſez bonnes diſpoſitions, c’eſt peut-être la force de l’exemple, c’eſt comme toi. Mais, chut ! il ne faut pas médire de ceux qui nous donnent de l’argent ; donnons-nous en revanche carte blanche ſur les autres. Adieu, ma Belle, tu ſais combien je t’aime.
P. S. Tu dois avoir quelques guinées de reſte ſur les vingt-cinq que je t’ai laiſſées pour achever de ſéduire la Fille favorite de Miſtreſs Bertaw.