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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/223

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elle hait l’oiſiveté, malheureuſement pour moi ; car j’ai toujours remarqué qu’une Femme qui ſait s’occuper, fait plus rarement des fautes que les autres.

Mon Père me croit Chaſſeur déterminé. Tous les jours je m’abſente du Château ſous ce prétexte. Liquorice m’accompagne ſeul, il tue quelques pièces de gibier dont je me fais honneur, tandis que je paſſe ma vie chez le Bon-homme Slope (C’eſt le nom du Fermier chez lequel demeure ma Peggi) ; il voit ſans peine mon aſſiduité auprès d’elle. — Je connois la ſageſſe de cette belle Fille, Mylord, m’a-t-il dit, les premiers jours, & je vous crois incapable d’en uſer librement avec elle. Vous ſaurez d’ailleurs que je la chéris comme ſi elle étoit mon enfant ; voilà les conſidérations qui doivent vous arrêter, ſi vous étiez dans le cas de méſuſer de la permiſſion qu’on vous donne de vous trouver avec elle. Tu juges bien que j’ai appuyé ſur la juſtice qu’on rendoit à ma façon de penſer, mais je n’en ai pas moins fait mon poſſible pour réuſſir avec la charmante Peggi. Il eſt vrai, & je dois en convenir à ma honte, que je ne ſuis guère plus avancé que le premier jour. Cet aveu eſt modeſte,