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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/233

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par Amour, Pièce charmante d’un Auteur[1] qui a parfaitement ſaiſi tous les genres qu’il a adoptés ; & malgré l’abondance d’ouvrages qu’il a compoſés, il poſſédoit l’art de les perfectionner. Son ſtyle eſt aiſé, & ſurtout plein de grâce. Le ſentiment qu’il peint ſi bien, annonce qu’il avoit l’ame infiniment ſenſible. C’eſt la première fois que je vais au Spectacle, & mon début eſt trop heureux pour que je ne déſire pas d’y retourner.

Les plaiſirs de Mylady ſont un peu troublés depuis quelques jours par un changement viſible dans l’humeur de Mylord Clemency. Sa gaieté a totalement diſparu, pour faire place à un ſilence morne. Quelque queſtion qu’on lui faſſe, il répond toujours, je n’ai rien, & je me porte bien. Je crains que ſa ſanté ne s’altère ; il avoit repris à merveille ; mais les maladies de poitrine, dit-on, pardonnent difficilement. Serions-nous donc menacés de perdre cet aimable jeune Homme ? Il eſt, en tout point, le digne Fils de ſa vertueuſe Mère.

La mienne eſt donc retournée à Raimbow ;

  1. M. Dorat, qu’une mort prématurée vient d’enlever à la Littérature.