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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/235

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XLVIIIme LETTRE.

Sir Edward Stanhope,
à Sir Augustin Buckingham ;
à Londres.

Tes conſeils arrivent trop tard, mon cher Auguſtin, non, je ne puis fuir la belle Peggi. Il eſt vrai, je ſuis amoureux, & amoureux comme un fou. Londres, ta Maîtreſſe, toutes les Femmes de l’Univers, rien ne me tente Voir Peggi, lui dire que je l’aime, entendre de ſa jolie bouche que je lui ſuis cher ; voilà où je mets tout mon bonheur. Une rigueur de Peggi vaut mieux que toutes les faveurs des autres femmes. Je ne puis te ſavoir mauvais gré de tes bonnes inſtructions ; mais il n’eſt plus de remède à mon mal, je ne déſire même pas d’en guérir. Tant que je pourrai admirer Peggi, je ne me plaindrai pas de mon ſort. Je ne penſe plus comme autrefois. L’honneur de ma Maîtreſſe eſt un point que je reſpecte. Mes vues ne tendent point à la ſéduction. Que prétends-tu donc, me diras-tu ? L’aimer, la révérer. Tu vas rire de moi, j’en ſuis ſûr.