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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/286

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pouvois & ne voulois pas empêcher, augmenta l’ulcère de mon cœur ; la mort de ce charmant Jeune-homme combla mon infortune ; je ne fus pas Maîtreſſe de mon déſeſpoir, il parut aux yeux de tout le monde. À préſent que vous connoiſſez ma foibleſſe, plaignez-moi ; votre rivale étoit votre Mère, elle ne vous a jamais haïe : Le ciel comble mes vœux en me réuniſſant à Murwell : Je vous quitte à regret ; mais je le rejoins avec bien de la joie. Adieu, ma Fille, ne vous écartez jamais des ſentimens de vertu que je vous ai inſpirés dans un temps plus heureux. J’étois tombée à genoux, elle exigea que je paſſaſſe dans une chambre voiſine ; peu d’inſtans après elle expira. Cette mort renouvela toutes mes douleurs, mon affliction fut longue ; Miſtreſs Hope (c’étoit l’Amie de ma Mère) fit d’inutiles efforts pour me conſoler. Neuf mois s’étoient écoulés depuis ces cruels évènemens, & je pleurois encore. Miſtreſs Hope m’engagea à reſter avec elle ; j’y conſentis ſans peine. Tous mes Parens, Gens de qualité fort riches, ne s’inquiétèrent en aucune façon de leur pauvre Parente ; mon petit revenu me ſuf-