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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/323

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rien dire quand je lui témoigne le plus tendre intérêt ; ſûrement il eſt amoureux. Mais de qui ? Voilà ce que je ne puis deviner. Peut-être de Joſephine, la Fille cadette de Madame Dubois : ſi cela étoit, il ne refuſeroit pas d’aller à Paris, car il a réſiſté à toutes nos inſtances pour revoir Alexandrine. M. Wiſdom s’eſt chargé avec empreſſement de chercher à diſtraire l’intéreſſante malade. Il la viſite tous les deux jours. La proximité des lieux eſt d’une grande commodité : malgré ſa diſcrétion, on remarque aiſément qu’il eſt vivement épris. Il paroît très-content, ce qui nous fait augurer qu’il n’eſt pas ſans eſpoir. Madame Dubois a écrit à Mylady pour la remercier ; elle aſſure qu’elle doit la vie de ſa Fille aux viſites que lui a rendu ſon Fils. Elle ajoute qu’Alexandrine a recouvré la raiſon avec la ſanté : ce dernier article a cauſé beaucoup de plaiſir à Clemency ; mais il a fait une réflexion qui m’a étonnée. — On peut donc guérir d’un amour qui n’eſt pas payé de retour ? — Je crois, a répondu M. Wiſdom, que ce ſentiment a beſoin d’être partagé pour qu’il dure. — Quel eſt l’avis de Miſs, a repris Mylord ? — Mon avis, ai-je dit, aſſez étourdie de la queſtion, mais je penſe