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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/325

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LXXVme LETTRE.

Sir Edward Stanhope,
à Sir Augustin Buckingham ;
à Dublin.

Le ſilence que tu obſerves, mon cher Auguſtin, m’eſt un préſage que tu n’approuves pas ma conduite ; je n’en ſuſpecte pas davantage ta diſcrétion, & je continue mes confidences. Mon bonheur eſt trop grand pour que je ne l’exalte à perſonne. L’heureux Époux de la charmante Peggi ſe compare aux Rois mêmes ! Mon ſort eſt digne d’envie, ô mon Ami ! partage ma félicité, & je ne forme plus aucun vœu. Notre union n’a rencontré nul obſtacle ; la Mère de Peggi a ſaiſi avec empreſſement l’occaſion de ſe défaire de ſa Fille. Elle a cru ſervir la haine qu’elle a conçue pour cette jeune perſonne en l’uniſſant à un Payſan, & elle aſſure ſon bonheur ; car elle ſera heureuſe, je te jure qu’elle le ſera. Si j’ai fait une action que le préjugé réprouve, en liant mon ſort à la vertu, à la beauté, mes Parens n’en partageront pas la honte ; quant à moi, je m’en