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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/326

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glorifierois aux yeux de l’Univers. Les occupations de Peggi ſont devenues les miennes ; tout eſt commun entre nous. Les ouvrages pénibles que je ſuis obligé de faire, s’allègent par la préſence de ma bien-aimée. Dans peu de mois elle me rendra père. Combien cet Enfant me ſera cher ! ce charmant eſpoir augmenteroit encore ma tendreſſe pour Peggi, s’il étoit poſſible qu’elle augmentat. L’heureux Henry n’enviſage dans l’avenir qu’un enchaînement de délices. Le ſouvenir de mon Père, de ma Mère, de ma Sœur, ſe place quelquefois dans ma penſée, je regrette qu’ils ne puiſſent pas être les témoins de ma félicité ; mais, la crainte de leur avoir déplu, fait la loi à ma tendreſſe, & je ſuis décidé à leur cacher à jamais mon exiſtence : ils m’ont peut-être regretté ; mais leur douleur a eu un terme, & leur inimitié n’en auroit pas. Mon état n’a rien de dur ; d’ailleurs, je ſuis déjà accoutumé au travail ; la terre que je cultive eſt docile à mes efforts, je jouis du fruit de mes travaux à la vue d’une récolte abondante. M. Salked ſe repoſe entièrement ſur moi : il a perdu ſa Femme, & comme il eſt reſté ſans enfans, il a doté Peggi, qu’il aime comme ſi