Aller au contenu

Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/345

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vent, tel eſt & tel ſera ſans ceſſe l’état de votre Amie.

Ma Grand-maman eſt d’une triſteſſe que le temps ne diminue pas ; le ſouvenir de ſon Époux lui fait journellement verſer des larmes. La Famille Stanhope eſt retournée à Pretty-Lilly. Andrew a ſuivi ſon Maître, ſon Protecteur, je pourrois même dire ſon Ami, car il le traite comme s’il l’étoit en effet. Mylady Wambrance eſt ici ; cette aimable Femme a deviné mon ſecret, je n’ai point eu la force de nier ce que je ſens ſi bien : cette confidence preſque forcée par la pénétration de Sophie (vous ſavez que c’eſt ainſi que ſe nomme Lady Wambrance), allège en quelque façon mes peines ; nous parlons ſouvent de celui qui les cauſe, & qui, ſans doute n’y ſonge plus ; ſon indifférence me déſeſpère, & pourtant il eſt comme je déſirois qu’il fut : je ſuis effrayée de la biſarrerie de mon caractère. En vérité, ma chère Émilie, je me trouve bien malheureuſe. Blâmez-moi, plaignez-moi ; mais ſurtout aimez-moi. Je ſuis pour la vie la plus affectionnée de vos Amies,

Anna Rose-Tree.

De Break-of-Day, ce … 17