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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/356

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croyez que ſi je rends foiblement l’excès de ma reconnoiſſance, mon cœur la ſent vivement & en conſerve un précieux ſouvenir ; quand pourrai-je, mon Amie, vous féliciter à mon tour ſur un bonheur que vous méritez mieux que perſonne au monde ; mais je vois avec une vraie peine que vous vous éloignez tous les jours de la route qui pourroit vous y conduire ; vous ne croyez donc pas que les déſirs de vos Amies ne peuvent être ſatisfaits, tant que vous ſerez dans le cas d’en former ; rendez-vous donc heureuſe, je vous en conjure au nom de tous ceux qui vous connoiſſent, je vous en conjure pour mon intérêt perſonnel ; puiſſe cette raiſon avoir un peu d’empire ſur vous ! je ne m’explique pas davantage ; Anna doit m’entendre, ma délicateſſe doit épargner la ſienne.

Il eſt d’uſage ici de conſacrer pluſieurs jours après ſon mariage à ſe montrer à tous les différens Spectacles, il a bien fallu ſuivre une étiquette que les plus grands Seigneurs n’ont point enfreinte ; j’ai donc été à la Comédie Françoiſe, à la Comédie Italienne & à l’Opéra : j’ai rencontré à ce dernier Mylord Clarck, il eſt auſſi marié ; ſa Femme