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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/357

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m’a paru d’une très-jolie figure. Mon Époux, qui a beaucoup connu Mylord Clarck, a été dans ſa Loge, il prétend en avoir été reçu froidement ; il ajoute que Mylady lui a fait une eſpèce de malhonnêteté en le priant de la laiſſer écouter Alceſte qu’on donnoit ce jour-là ; il a aſſurément mal entendu, car je crois que le plaiſir de voir & de cauſer avec Clemency vaut mieux que tous les Opéra poſſibles. Je ne puis pourtant m’empêcher de rendre juſtice à la Muſique[1] d’Alceſte, elle eſt abſolument au deſſus des éloges que j’en pourrois faire. Ma Belle-mère, de qui la tendreſſe pour moi ſemble augmenter tous les jours, a fixé notre retour en Angleterre à un an, ſes volontés ſont des ordres pour nous. La ſanté de mon cher Clemency eſt totalement aſſurée, il eſt d’une gaieté qu’on ne peut comparer qu’à la mienne : un Époux tel que lui eſt un préſent du Ciel, je ne puis aſſez le remercier de ce ſignalé bienfait.

Je ne ſais ſi Mylord Clarck compte faire un long ſéjour ici ; mais je voudrois le ſavoir

  1. Elle eſt de M. le Chevalier Gluck, compoſiteur de Muſique dans le genre Italien ; il a eu l’art de faire oublier Rameau, Lully, &c.