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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/398

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pour l’introduire dans différens… où il avoit très-bien fait ſes affaires, il crut devoir me marquer ſa reconnoiſſance, en me mettant au fait des manœuvres qu’il employoit pour ſe rendre la fortune favorable ; mais moins heureux, ou peut-être moins adroit que lui, j’ai été pris ſur le fait chez le Duc de***, dans le moment où je ſubſtituois des cartes préparées à celles qui étoient ſur la table du jeu.

L’effet que produiſit ſur moi l’hiſtoire de ce miſérable, me rendit immobile d’étonnement & de fureur ; des douleurs vives qu’il reſſentit, me tirèrent de l’anéantiſſement où j’étois tombé. — Malheureuſe, dit Nilevar, tu me donnes la mort ; mais dans ma poſition, je t’en rends grâce. Mylord, votre Femme ſort d’ici ; elle venoit pour me prier de ne point la compromettre. La fièvre qui me mine me cauſe une ſoif fréquente, elle étoit ſeule avec moi, & s’eſt offerte de me donner un verre de ſirop, que mon Domeſtique m’avoit préparé avant de ſortir ; ſans doute, elle y aura gliſſé du poiſon ; car je me ſens brûler. Sortez, Mylord, de ce déteſtable lieu ; laiſſez-moi expirer dans les tourmens qui ſont dus à tous les crimes dont