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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/397

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vivre ; elle continua avec ſa Mère à tromper & à dépouiller ſes Amans, & moi à duper les Étrangers. La Mère de Betſy me propoſa un jour de faire un bon coup, c’étoit ainſi qu’elle nommoit ſes eſpiégleries friponnes ; il ne s’agiſſoit de rien moins que d’épouſer une riche héritière, de m’emparer de la dot, & de conduire cette dernière chez ma Parente, pour en faire ce qu’elle jugeroit à propos, & de partager l’argent, c’eſt à dire, un quart pour moi, & trois quarts pour elle ; ſon calcul ne fut pas le mien. En conſéquence, après avoir épouſé Miſs Fanny Ridge, je me chargeai des douze mille livres de ſa dot ; & je partis ſans avertir ma Couſine, en ayant ſoin de laiſſer un écrit qui prévenoit Mylady des menées de Miſtreſs Goodneſs. Je m’en vins à Paris, où depuis près de deux ans je vis avec tout l’agrément poſſible : Mon argent touchoit à ſa fin, & je crus trouver dans le jeu que j’avois abandonné, une reſſource aſſurée pour ſubvenir au ton de dépenſe ſur lequel je m’étois monté ; des liaiſons particulières que j’avois eues à Londres avec un François (le Marquis de V***), me décidèrent à prendre ce parti : Comme je lui avois été utile