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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/422

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d’un libertinage inoui ; la vue de Mylord Clarck alluma dans ſon cœur une flamme que j’eus bien de la peine à modérer ; comme il en étoit auſſi fort amoureux, il vous demanda ſa main ; la belle & modeſte Émilie changea l’amour de ce Jeune-homme. Vous ſavez tout ce que nous avons fait pour le ramener, & enfin les conſeils empoiſonnés que je vous ai donnés pour rendre Miſs Émilie malheureuſe. Vous vous ſouvenez ſûrement de Monſieur Spittle : ce miſérable m’avoit paru propre à venger ma Fille ; la mort qui lui fut donnée par Charles, étoit bien juſte, mais elle dérangea tous nos projets ; vingt fois je fus ſur le point de me défaire de Miſs Émilie ; enfin je vous inſinuai de la placer comme Femme-de-Chambre chez Lady Clemency, qui étoit ſur le point de voyager. Je ne vous parlerai pas de ma fureur lorſqu’on vous demanda votre aveu pour ſon mariage avec Mylord Clemency, tout le bien qui arrivoit à cette charmante Fille, me paroiſſoit un vol fait à la mienne. Fanny étoit reſtée à Londres, pendant notre ſéjour chez Spittle, vous ſavez combien elle y fit de ſottiſes, ſon déshonneur devint public, il fallut la ramener