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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/423

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à Raimbow. Je ne me rappelle pas ſans frémir la connoiſſance de Miſtreſs Goodneſs, les ſuites en ont été funeſtes ; le mariage de Fanny avec le malheureux Ravelin, a comblé mon déſeſpoir ; mais il falloit, pour compléter la vie abominable de ma Fille, qu’elle finit par aſſaſſiner ſa Mère.

Il eſt temps de revenir au ſort de Peggi, ou, pour mieux dire, de votre véritable Fille ; je la laiſſai ſept ans chez la Femme qui l’avoit nourrie, & comme je payois exactement une petite penſion, on la gardoit avec plaiſir. Cette Femme mourut, & ſon Mari m’écrivit qu’il ne pouvoit ſe charger de Peggi. Je me rendis chez lui, il me conduiſit lui-même à ***, village aſſez éloigné du ſien, où il connoiſſoit un riche Fermier qui n’avoit point d’Enfans, & qui déſiroit élever une Fille pour être compagne de Miſtreſs Slope, ſa Femme ; elle fut enchantée de la figure & du maintien de Peggi : Effectivement je n’ai de ma vie vu un plus joli Enfant ; Je la recommandai au Mari & à la Femme, plus pour m’en défaire que par amitié, & je revins à Raimbow ; Peggi avoit dix-huit ans, je l’avois totalement oubliée, lorſque vous reçûtes une Lettre de Mylord