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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/56

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fidence, vous ne haïrez pas celle qui vous l’aura faite. Vous aimez, vous êtes adorée de Mylord Clarck, je ſuis aimée auſſi ; mais par qui ! ſon nom va vous remplir d’épouvante : Andrew… Le voilà donc tracé, ce nom que ma plume refuſoit d’écrire… C’eſt lui ; oui, c’eſt le fils du Jardinier qui eſt l’objet de la paſſion la plus forte qui ait jamais exiſté ; il m’aime, j’en ai des preuves certaines. Mais, ma chère Émilie, ne croyez pas qu’il ſache que je connois ſes ſentimens. Ô Dieu ! ſi vous alliez penſer… Je vous jure qu’il ignorera toujours qu’il m’a rendu ſenſible, je dois pourtant juſtifier mon inclination. Si l’objet le plus charmant pouvoit me ſervir d’excuſe, je ne ſerois pas coupable. Ce jeune homme, mon Amie, joint aux charmes du corps, tous les agrémens de l’eſprit. C’eſt bien le meilleur cœur, la plus belle ame ! Pourquoi Edward ne lui reſſemble-t-il pas ? Voici comment ce funeſte amour a pris naiſſance.

Dans l’intervalle de deux fêtes, nous nous ſommes trouvés ſeuls à Break-of-Day, pendant quelques jours ; mon Grand-papa n’a pas voulu que notre ſolitude interrompit les plaiſirs, & nous avons continué à faire de la