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Page:Bournon - Anna Rose-Tree.djvu/57

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muſique, Andrew & moi. En chantant des duo, nos yeux ſe fixoient : je voyois dans les ſiens un feu qui paſſoit juſqu’à moi ; tout en lui eſt un ſujet d’admiration. La beauté eſt bien ſéduiſante, quand elle eſt accompagnée du mérite. Je m’enivrois du plaiſir de le regarder. Le ſecond jour, j’allai, à mon lever & en attendant celui de Mylady, dans la bibliothèque. Andrew y étoit (c’étoit un Dimanche) ; il tenoit les Nuits d’Young. Je parus ſurpriſe du choix qu’il avoit fait, ce qui occaſionna une converſation entre nous. Je reconnus dans la ſienne un eſprit profond & une ſcience parfaite ſur tous les objets poſſibles (Miſtreſs Hemlock nous a mis dans le cas de pouvoir juger avec connoiſſance de cauſe). Dans le courant de la journée, nous fîmes, comme à l’ordinaire, notre muſique, & je le trouvai ce jour-là plus aimable que jamais. Tourmentée par des réflexions pénibles, je dormis peu & me levai plus matin que je n’avois coutume. Je deſcendis dans le jardin pour diſſiper un mal de tête aſſez fort. Arrivée dans un boſquet, je ſurpris Andrew qui paroiſſoit ſi occupé d’une petite boîte qu’il tenoit dans ſes mains, & à laquelle il ſembloit travailler, qu’il ne m’apperçut